Symbolique du cercle : le mystère d’une forme parfaite

Vous pensez que le cercle est une simple figure géométrique ? Détrompez-vous. Cette forme apparemment banale recèle bien plus de mystères que vous ne l’imaginez. Depuis toujours, les êtres humains y ont vu un reflet du ciel, de l’infini, de la circulation de l’énergie et des cycles du monde naturel.

On retrouve le cercle partout : dans la lune, les planètes, l’atome et ses électrons, jusque dans les coupoles qui coiffent nos temples et nos cathédrales. Mais au-delà de sa présence physique, il est avant tout un symbole universel, porteur d’une signification spirituelle et d’une force ésotérique.

De Platon dans le Timée à Éliphas Lévi, de la Bible au bouddhisme, des mandalas orientaux aux visions modernes d’ésotéristes comme Omraam Mikhaël Aïvanhov, le cercle n’a jamais cessé d’être un outil d’enseignement. Il guide vers l’unité, il relie les points épars, et rappelle que chaque partie de l’existence a un rôle dans le grand système cosmique.

Alors, la symbolique du cercle, simple figure ou clé des plus grands mystères ? C’est ce que nous allons explorer ensemble.

Le cercle : un symbole universel

Pourquoi le cercle est-il devenu le symbole universel par excellence ? Parce qu’il exprime ce que les mots peinent à saisir : la totalité.

• Dans les mandalas, le cercle structure la méditation : il ramène l’esprit au centre, il guide l’énergie vers l’équilibre.
• Dans les traditions égyptiennes, l’Ankh (croix ansée) intègre un ovale/cercle au sommet, symbole de la vie éternelle et du cercle de vie.
• Pour les Anciens, le cercle représentait aussi le disque solaire, source de toute lumière et de toute circulation de l’énergie.
• En psychologie moderne, Brenda Mallon décrit le cercle comme un archétype de protection et de complétude : dans ses travaux, le cercle est l’espace sécurisant qui contient l’expérience humaine.

Le cercle est donc plus de ce qu'on pourrait penser à première vue. C'est un support de méditation, un outil symbolique, mais aussi un élément indispensable dans l’architecture sacrée (coupoles, rosaces, roues).

Tapis de souris mandala illustrant la symbolique du cercle comme symbole universel
Ankh, croix sacrée de l’Égypte antique, symbole de vie et de la symbolique du cercle
Vitrail de cathédrale en forme de rosace exprimant la symbolique du cercle et l’harmonie spirituelle

La signification spirituelle du cercle

D’un point de vue ésotérique, le cercle n’est pas qu’une figure géométrique. C’est une clé de lecture de l’univers.

Le cercle comme image de l’infini et de l’absolu

Chez de nombreux philosophes, le cercle exprime ce qui ne peut être saisi par l’intellect seul : l’infini. Platon dans le Timée évoque la perfection du mouvement circulaire des planètes, symbole d’un cosmos ordonné. Le cercle, c’est donc le langage même de l’harmonie cosmique.

L’absence de début et de fin renvoie à l’idée d’éternité. Comme le disait saint Augustin à propos de Dieu : « Son centre est partout et sa circonférence nulle part ». Cette formule, reprise plus tard par Éliphas Lévi, illustre bien la manière dont le cercle dépasse toute limite humaine.

Le cercle comme espace sacré

En magie, Éliphas Lévi décrit le cercle comme une frontière invisible mais puissante. Le mage qui trace un cercle au sol ne fait pas que dessiner : il ouvre un espace d’un autre ordre, un espace protégé où la circulation de l’énergie devient possible. À l’intérieur, l’opérant entre en lien avec des forces supérieures. À l’extérieur, le profane reste exclu.

Le cercle devient ainsi une véritable alliance entre ciel et terre : une figure qui capte les énergies cosmiques et les condense dans un lieu précis.

Le cercle comme modèle d’unité humaine

Omraam Mikhaël Aïvanhov, de son côté, insiste sur la dimension sociale et spirituelle du cercle. Pour lui, le cercle est une école : lorsque des êtres humains se réunissent en cercle, chacun garde son individualité mais se relie au centre du cercle, qui représente la source divine. Dans cette perspective, le cercle devient un système vivant : chaque partie est nécessaire, mais aucune ne domine. C’est une leçon d’humilité et d’unité. Aïvanhov rappelait que le cercle peut nous apprendre ce que le mot « fraternité » signifie vraiment.

Le cercle comme support de méditation

Dans les pratiques méditatives, le cercle est omniprésent :

• Les mandalas tibétains utilisent la forme circulaire pour aider à la concentration et à l’élévation spirituelle.
• Le enso japonais, tracé d’un seul geste, invite à la plénitude dans l’instant.
• Les rosaces gothiques, inscrites dans des coupoles, transforment l’espace en une vibration circulaire qui élève l’esprit.

Le cercle devient ainsi un support de méditation universel, une figure géométrique qui ramène toujours au centre.

Le cercle comme miroir de l’homme

Enfin, d’un point de vue ésotérique, le cercle reflète la double nature de l’homme :

• Son existence dans le temps, faite de cycles (naissance, croissance, mort, renaissance).
• Son aspiration à l’éternité, symbolisée par le mouvement circulaire, parfait et sans fin.

Là encore, Éliphas Lévi voyait dans le cercle la synthèse des opposés : la ligne droite (le rationnel, le mesurable) se courbe pour devenir cercle, et c’est dans cette courbure que l’esprit trouve son accomplissement.

Femmes réunies en cercle pour un rituel, symbole de fraternité et de la symbolique du cercle

Quelle est la symbolique du cercle?

La symbolique du cercle exprime l’unité, l’infini et l’harmonie universelle, présents dans les traditions spirituelles, religieuses et ésotériques du monde entier.

Dites-vous bien une chose : si le carré rassure avec ses angles droits et sa stabilité, le cercle lui, ne rassure pas, il englobe. Depuis toujours, les êtres humains ont vu dans cette forme parfaite un miroir du ciel, de l’infini, de la circulation de l’énergie et des cycles du monde naturel.

Le cercle est partout : dans la lune, dans les planètes, dans l’atome et ses électrons, jusque dans les coupoles qui coiffent nos temples. Mais au-delà de sa présence physique, il a toujours été interprété comme un symbole universel. De Platon dans le Timée à Éliphas Lévi, de la Bible au bouddhisme, chaque tradition lui a attribué une signification spirituelle et une puissance unique.

Alors, pourquoi cette forme si simple concentre-t-elle autant de mystère ? C’est ce que nous allons explorer.

1. Symbolique du cercle en Égypte antique

Le cercle apparaissait aussi dans l’Ankh, la croix ansée, où la boucle supérieure symbolise le cercle de vie et l’éternité de l’âme. Associé au souffle vital, il représentait l’alliance entre le monde visible et invisible, entre les hommes et les dieux.

Plusieurs divinités majeures portaient d’ailleurs ce disque circulaire : Rê bien sûr, mais aussi Hathor, Isis et Sekhmet, qui l’arboraient entre leurs cornes ; ou encore Khépri, le scarabée qui pousse le disque solaire et incarne la renaissance. Dans tous les cas, le cercle exprime à la fois la puissance cosmique et la promesse de régénération.

Enfin, dans l’iconographie ésotérique égyptienne, le cercle pouvait aussi représenter la protection divine : entourer un nom ou un symbole d’un cercle (le cartouche) signifiait préserver son centre et assurer sa pérennité dans l’espace-temps. Là encore, le cercle devenait plus qu’une simple forme : il était un sceau magique, garant de l’unité et du lien éternel.

Relief du temple d’Hathor à Dendérah avec disque solaire illustrant la symbolique du cercle en Égypte antique
Relief du temple d’Hathor à Dendérah (Égypte). Les dieux et déesses portent ou offrent le disque solaire, symbole circulaire de lumière, d’éternité et de puissance divine.

2. Symbolisme et signification du cercle dans la Bible

La Bible ne parle pas directement de géométrie, mais le cercle y apparaît de manière récurrente, parfois de façon explicite, parfois sous forme symbolique. Pour les penseurs chrétiens et mystiques, il incarne à la fois la perfection divine, l’éternité et le lien entre le ciel et la terre.

Le cercle comme image de l’éternité

Dans l’Ancien Testament, le Livre d’Isaïe (40:22) décrit Dieu comme Celui « qui siège au-dessus du cercle de la terre ». Cette formule relie le cercle au planète Terre et à sa perfection cosmique. Le cercle y devient signe de l’esprit saint qui englobe tout, unifiant l’univers. Saint Augustin reprendra cette idée : l’éternité divine ressemble au cercle, sans début ni fin, toujours en mouvement, comme les cycles du monde naturel.

Le cercle et les visions prophétiques

Dans le Livre d’Ézéchiel (chapitre 1), la vision des créatures célestes est associée à des roues :

• Chaque roue est un cercle qui tourne, rempli d’yeux, symbole de la vigilance divine.
• Les roues imbriquées représentent l’espace-temps, un univers où le visible et l’invisible s’entrelacent.
• Leur mouvement circulaire incarne la circulation de l’énergie spirituelle dans la création.

Dans l’Apocalypse de Jean, on retrouve aussi la figure du cercle à travers les couronnes lumineuses, les coupoles célestes et les trônes disposés en cercle autour de Dieu.

Le cercle et l’alliance

Le cercle biblique évoque également l’alliance de Dieu avec les hommes. L’arc-en-ciel, signe donné à Noé, est une partie de cercle, rappelant que la promesse divine est infinie et englobante. Chaque partie de ce signe est reliée au centre invisible qui est Dieu lui-même.

De plus, l’anneau, utilisé comme symbole d’union (par exemple dans le Cantique des Cantiques ou dans les traditions chrétiennes), reprend l’idée du cercle comme engagement éternel.

3. Symbole du cercle amérindien

Chez les peuples amérindiens, le cercle est sans doute la forme la plus sacrée. Il résume leur vision du monde, profondément connectée à la nature, aux cycles du monde naturel et à l’équilibre entre tous les êtres humains et les éléments.

Le cercle de vie

Pour les traditions amérindiennes, la vie n’est pas une ligne droite avec un début et une fin. C’est un cercle de vie : la naissance, la croissance, la mort et la renaissance. Tout se transforme, rien ne disparaît. Cette conception rejoint d’ailleurs la symbolique universelle de l’ouroboros, le serpent qui se mord la queue, symbole de régénération.

Chaque partie de l’existence trouve ainsi sa place dans une circulation de l’énergie permanente, où l’atome, la cellule et la planète répondent à la même loi.

La roue de médecine

La roue de médecine (medicine wheel), comme j'en ai parlé dans mon article dédié, est probablement le symbole le plus puissant du cercle chez les Amérindiens. C’est un véritable mandala vivant :

• La circonférence représente l’univers, l’espace sacré où tout est relié.
• Le centre du cercle est l’axe du monde, le point de connexion avec le Grand Esprit.
• Les rayons divisent la roue en quatre quadrants, liés aux éléments indispensables (terre, eau, feu, air), aux saisons, aux phases de la lune et aux étapes de la vie.

La roue de médecine est à la fois un support de méditation, un outil de guérison et une figure géométrique qui enseigne l’unité entre l’homme et le cosmos.

Le cercle comme union et alliance

Dans les conseils tribaux, on s’assoit en cercle. Cette disposition n’est pas un détail pratique, mais un acte symbolique : il n’y a pas de hiérarchie écrasante, chacun est à égale distance du centre. Cela rejoint les enseignements d’Omraam Mikhaël Aïvanhov, qui voyait dans le cercle une représentation idéale de la fraternité humaine.

Le cercle devient ainsi une alliance visible entre les membres d’une communauté et une manière de refléter l’union avec les forces invisibles.

Une vision cosmique

Pour les Amérindiens, regarder le ciel, la course des planètes, les cycles de la lune ou le disque du soleil, c’est contempler des cercles. Le monde entier est conçu comme une immense danse circulaire, où l’espace-temps se déploie en cycles.

Le cercle n’est donc pas seulement un symbole : c’est un mode de vie, une sagesse qui enseigne à vivre en harmonie avec les rythmes de la nature et de l’univers.

Attrape-rêves amérindien circulaire représentant la symbolique du cercle et la protection spirituelle
Roue de médecine traditionnelle en pierre, symbole amérindien de la symbolique du cercle et de l’alliance avec la nature
Installation de pierres en spirale naturelle représentant la symbolique du cercle et l’union avec la terre

4. Symbole du cercle dans le bouddhisme

Dans le bouddhisme, le cercle n’est pas seulement une forme : c’est une véritable signification universelle, un condensé de l’enseignement du Bouddha sur la vie, le temps et l’esprit.

La roue du Dharma : un cercle qui enseigne

Le symbole le plus connu est la roue du Dharma (Dharmachakra), que l’on retrouve dans toutes les traditions religieuses bouddhistes.

• Sa circonférence représente le cycle infini de la vie et des renaissances (samsara).
• Le centre du cercle symbolise la vacuité, le calme absolu, l’esprit saint qui demeure au-delà des illusions.
• Les rayons correspondent aux enseignements (souvent huit, pour l’Octuple Sentier) qui guident l’homme vers l’éveil.

C’est un excellent exemple de la table cosmique : tout est relié, tout est en mouvement, et pourtant tout est centré.

L’Enso : le cercle zen

Dans le zen japonais, on retrouve le fameux enso, un cercle tracé d’un seul geste à l’encre noire. Contrairement à la perfection mathématique du compas, l’enso est volontairement imparfait.

• Il illustre la spontanéité, le lâcher-prise, la respiration de l’instant.
• Il exprime l’idée que la perfection se trouve dans l’imperfection.
• Chaque ligne droite devient une courbe qui retourne à son centre.

Pour les moines zen, l’enso est un support de méditation : en le contemplant, l’esprit cesse de chercher des réponses rationnelles et s’ouvre au vide.

Les mandalas : cercles de méditation

Dans le bouddhisme tibétain, les mandalas représentent des univers spirituels entiers. Chaque détail est inscrit dans un cercle, qui contient un temple symbolique.

• Le carré (qui figure le monde matériel) est souvent inscrit dans un cercle, rappelant la quadrature du cercle : unir la matière et l’esprit.
• Ces figures géométriques servent de supports de méditation, guidant le pratiquant dans sa quête d’unité.

Le cercle comme rappel des cycles

Enfin, le cercle rappelle les cycles du monde naturel : la rotation des planètes, les phases de la lune, la naissance et la mort. Le bouddhisme insiste sur cette interdépendance : tout naît, meurt et renaît. Comme dans un cercle, il n’y a ni début ni fin, seulement une circulation de l’énergie constante.

Dharmachakra, roue sacrée du bouddhisme à huit rayons illustrant la symbolique du cercle et l’unité spirituelle
Enso zen, cercle tracé à l’encre illustrant la symbolique du cercle et la voie spirituelle
Moines bouddhistes travaillant sur un mandala de sable exprimant la symbolique du cercle et les cycles du monde naturel

5. Symbolisme du cercle en franc-maçonnerie

Le cercle a une place centrale dans la tradition maçonnique, et ce n’est pas un hasard. La franc-maçonnerie, héritière de la symbolique des bâtisseurs et des traditions ésotériques anciennes, a toujours considéré les figures géométriques comme des clés de lecture du monde et de l’âme humaine.

Le cercle comme limite sacrée

Dans les rituels d’initiation, le cercle représente d’abord une frontière. Comme en magie, il délimite un espace sacré : l’intérieur du cercle est réservé à l’initié, l’extérieur reste le domaine du profane. C’est la même idée qu’évoquait Éliphas Lévi dans son Dogme et Rituel de la Haute Magie : tracer un cercle, c’est établir une enceinte spirituelle où l’esprit saint peut descendre.

En loge maçonnique, cette idée se traduit par la protection de l’espace rituel, où la parole circule et où les forces supérieures sont invoquées.

Le cercle et le compas

Le cercle est aussi le domaine du compas, un des outils majeurs de l’apprenti. Le compas trace la circonférence, symbole de l’équilibre entre la matière et l’esprit. Chaque ouverture du compas définit un rayon, reliant la périphérie au centre du cercle. Dans l’interprétation maçonnique, ce centre correspond au principe divin, invisible mais présent.

L’usage du compas invite ainsi l’initié à rester « dans le cercle », c’est-à-dire à se conformer à l’ordre supérieur, à la signification universelle de l’existence.

Le cercle comme symbole d’unité et d’alliance

La disposition en cercle des frères et sœurs maçons, lors des tenues, n’est pas fortuite. Elle exprime une union où chaque membre garde sa place mais participe à une même alliance spirituelle. C’est une image vivante de la fraternité : pas de hiérarchie écrasante, mais une équidistance de chacun au centre invisible qui guide le groupe.

Dieu, Grand Architecte, dans une enluminure médiévale (c. 1250)
Dieu Grand architecte de l'univers

Omraam Mikhaël Aïvanhov a développé une idée similaire : lorsqu’un groupe se réunit en cercle, l’énergie circule, se concentre et se multiplie. Pour lui, la fraternité se vit comme une véritable circulation de l’énergie entre les participants. La franc-maçonnerie, par son usage rituel du cercle, incarne exactement ce principe.

Un rappel de la perfection divine

Enfin, le cercle en franc-maçonnerie est souvent associé à la perfection divine. Là où le carré représente le monde matériel, stable mais limité, le cercle ouvre vers l’infini. Le travail maçonnique consiste précisément à unir ces deux dimensions – c’est le défi de la quadrature du cercle, qui traverse aussi les enseignements alchimiques et ésotériques.

Équerre et compas maçonniques dans un cercle illustrant la symbolique du cercle et l’union entre matière et esprit

6. Symbolisme du cercle en alchimie

En alchimie, le cercle n’est pas une simple figure géométrique : il est la carte du voyage intérieur. Les maîtres de la tradition l’ont toujours vu comme le symbole de la transformation, du retour à l’unité et du lien indissoluble entre matière et esprit.

Le cercle et l’Ouroboros

Le symbole alchimique par excellence, c’est l’ouroboros, le serpent qui se mord la queue. Son cercle parfait illustre le cycle infini : naissance, mort et renaissance. Dans ce cercle, rien ne se perd, tout se transforme. Il exprime aussi la circulation de l’énergie qui anime l’univers, depuis l’atome et ses électrons jusqu’aux grandes planètes.

Éliphas Lévi décrivait l’ouroboros comme l’image même de l’éternité et de la totalité. Le cercle n’y est pas statique : il vit, il se dévore et se recrée sans cesse.

Le cercle comme enceinte magique

Pour les alchimistes, tracer un cercle, c’était créer une alliance entre les forces visibles et invisibles. À l’intérieur de ce cercle, la matière pouvait être transformée, protégée des influences extérieures. On retrouve ici la même fonction que dans la franc-maçonnerie ou dans la magie cérémonielle : le cercle est une enceinte sacrée.

Le cercle et la quadrature

L’un des grands mystères de l’alchimie rejoint le problème mathématique de la quadrature du cercle. Comment faire entrer le carré (symbole de la matière, du monde terrestre, de la ligne droite) dans le cercle (symbole de l’esprit, du ciel, du divin) ?

Pour les alchimistes, résoudre cette énigme, ce n’était pas faire un calcul impossible, mais réaliser une œuvre spirituelle : unir ce qui est séparé, réconcilier la terre et le ciel, faire de l’homme une image de l’univers.

Omraam Mikhaël Aïvanhov a beaucoup insisté sur cette idée : le cercle représente l’harmonie, et le carré, la stabilité matérielle. Les deux doivent s’unir pour que l’être humain devienne un temple vivant, un microcosme reflétant le macrocosme.

Le cercle comme support de méditation et de pratique

Les alchimistes médiévaux dessinaient souvent des cercles avec des points, des triangles équilatéraux et d’autres figures géométriques. Ces schémas n’étaient pas seulement des notes de laboratoire, mais aussi des supports de méditation. Ils permettaient à l’adepte de visualiser les cycles du monde naturel, la rotation des astres, et d’entrer en résonance avec les lois cosmiques.

Ainsi, le cercle devient l’image du grand laboratoire de la nature : le lieu où le plomb se transforme en or, où l’homme ordinaire s’élève vers l’initié, et où le temps lui-même se révèle être un éternel retour.

Symbolique de la quadrature du cercle

La fameuse quadrature du cercle – ce problème mathématique insoluble qui consiste à construire un carré ayant la même surface qu’un cercle à l’aide d’une règle et d’un compas – a longtemps fasciné les géomètres. Mais au-delà du défi scientifique, les ésotéristes y ont vu une signification spirituelle et universelle.

Le carré et le cercle : deux mondes à unir

Le carré symbolise le monde terrestre, la stabilité matérielle, la ligne droite qui délimite. Le cercle, lui, représente le ciel, l’infini, la perfection divine. La quadrature du cercle, c’est donc la tentative de concilier ces deux réalités : unir le fini et l’infini, la matière et l’esprit, l’homme et Dieu.

Dans cette tension entre le carré et le cercle, on retrouve les grands mystères de l’alchimie et des traditions religieuses.

Platon, Éliphas Lévi et l’harmonie universelle

Platon dans le Timée voyait déjà le cercle comme la forme parfaite de l’âme du monde, et le carré comme l’organisation rationnelle de la matière. Leur rencontre est une métaphore de l’équilibre cosmique.

Pour Éliphas Lévi, la quadrature du cercle symbolise le travail initiatique : transformer le plomb en or, élever l’être humain de l’état terrestre à l’unité divine. Dans son langage magique, le carré (l’homme limité) doit s’élever pour rejoindre le cercle (le divin illimité).

Omraam Mikhaël Aïvanhov expliquait de son côté que le cercle est le modèle d’harmonie, alors que le carré incarne la loi, la structure. L’initié doit apprendre à les unir pour devenir un microcosme parfait, une cellule vivante reflétant l’ordre cosmique.

On pense ici à l’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci, inscrit à la fois dans un carré et un cercle : une image puissante de la tentative de relier la dimension terrestre et céleste de l’homme.

Homme de Vitruve de Léonard de Vinci inscrit dans un cercle et un carré illustrant la symbolique du cercle et de l’unité

Une quête alchimique et existentielle

En alchimie, la quadrature du cercle n’est pas un calcul impossible, mais une voie de transformation intérieure. C’est l’ouroboros, la circulation de l’énergie qui ramène toujours au centre du cercle. L’adepte qui cherche à résoudre ce mystère travaille en réalité à réconcilier les opposés en lui-même :

• le visible et l’invisible,
• la matière et l’esprit,
• le temps et l’espace-temps éternel.

Gravure alchimique de Michael Maier, Emblème XXI, représentant la symbolique du cercle et la quadrature du cercle
Emblème XXI de l’Atalanta Fugiens (1617) de Michael Maier : la rencontre du cercle, du carré et du triangle, symbolisant la quête alchimique de l’unité.

Une métaphore intemporelle

Aujourd’hui encore, parler de « quadrature du cercle » revient à évoquer une tâche impossible. Mais ésotériquement, ce n’est pas un échec : c’est une invitation à la méditation. Car dans cette impossibilité se cache la plus grande leçon : l’union parfaite des contraires ne se trouve pas dans les calculs, mais dans l’expérience intérieure.

Conclusion : entrez dans le cercle de la sagesse

De l’atome à la planète, du disque solaire aux coupoles de nos temples, le cercle est partout. Il traverse toutes les traditions religieuses, toutes les philosophies, toutes les sciences : bouddhisme, Bible, alchimie, franc-maçonnerie, savoirs antiques de Platon et visions modernes d’ésotéristes comme Éliphas Lévi ou Omraam Mikhaël Aïvanhov.

Sa signification universelle est claire : il n’a ni commencement ni fin, il englobe, il relie, il enseigne. Tantôt symbole d’unité, tantôt support de méditation, tantôt énigme de la quadrature du cercle, le cercle reste l’une des figures géométriques les plus puissantes que l’homme ait contemplées.

Ce n’est pas un hasard si nous avons besoin de cercles pour donner sens à nos vies :

• le cercle de vie amérindien nous rappelle que tout est cycle,
• le cercle alchimique nous invite à transformer notre être,
• le cercle spirituel nous recentre sur l’essentiel.

Finalement, le cercle est un miroir. Il nous renvoie à notre propre centre, à la place que nous occupons dans le grand système de l’univers. Comme l’ouroboros, il nous enseigne que tout est continuellement en mouvement, et que chaque partie est reliée au tout.

Alors, la prochaine fois que vous croiserez un cercle – qu’il soit tracé dans le sable, inscrit dans un mandala ou observé dans la course de la lune –, rappelez-vous qu’il n’est pas qu’une forme. C’est une invitation à revenir à votre propre axe, à retrouver cette union intérieure qui fait de vous un être complet, relié à l’infini.

👉 Et vous, connaissiez-vous toute cette richesse cachée derrière la symbolique du cercle ?

Sources

• Dictionnaire des symboles - Jean Chevalier & Alain Gheerbrant Editions Robert Laffont
• Les symboles mystiques - Brenda Mallon
• Le langage des figures géométriques - Omraam Mikhaël Aïvanhov - Editions Prosveta
• Dogme et Rituel de la Haute Magie - Éliphas Lévi
• Mircea Eliade, Le sacré et le profane (Gallimard, 1965)
• Platon, Timée.

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