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L'Ourobos, symbole énigmatique

Le cercle et le serpent sont tous deux des symboles puissants avec une signification mystique, et ils se rejoignent dans l'ouroboros. On les retrouve dans de nombreuses cultures humaines dans le monde entier.

Le serpent qui tourne constamment, avalant le bout de sa propre queue, forme le plus souvent la forme circulaire ou ovale de l'ouroboros. Cependant, parfois, le symbole est constitué d'un dragon (par exemple les dragons de la culture chinoise) plutôt que d'un serpent, ou d'une paire de serpents qui s'avalent la queue. Le dragon et le serpent sont étroitement liés.

L'ouroboros est un symbole primordial de la grande antiquité. Bien qu'il fasse sa première apparition dans l'Égypte ancienne vers 1600 av. J.-C., il est probable qu'il soit encore plus ancien que cela. L'ouroboros a été nommé par les Grecs et signifie "auto-dévoreur".

L'ouroboros parle de mouvement, de continuité et d'autofécondation.

Bien que le nom soit grec, l'ouroboros en tant que concept apparaît ailleurs ; par exemple, dans le mythe nordique, le grand serpent Jormungandr est si grand qu'il peut embrasser la planète et être toujours capable de saisir le bout de sa queue entre ses dents. Il apparaît également dans le mythe hindou comme la déesse serpent, Nahusha, qui crée le monde. Il fait également allusion à l'image de l'œuf cosmique qui est encerclé par le serpent en spirale.

L'explication la plus évidente de l'ouroboros est qu'il symbolise non seulement la nature cyclique du temps et des saisons, mais aussi le cycle éternel de la renaissance. Cette idée semble logique car l'habitude du serpent de se débarrasser de son ancienne peau en fait un symbole idéal de renaissance et de renouveau.

Pour les Gnostiques, l'ouroboros est lié au cycle d'évolution et au concept d’éternité. En même temps, il sert de rappel des limites du monde matériel, et pourtant d'aspiration à un état d'être supérieur.

Le serpent est une créature de la Terre, proche du sol. Le cercle est un symbole d'achèvement et de perfection spirituelle, et en ce sens, l'ouroboros démontre une union des contraires, le Ciel et la Terre travaillant en harmonie.

Il y a aussi un double ouroboros, où le serpent se tord dans le symbole de l'infini.

En alchimie, le symbole parle de pureté, de plénitude et d'infini.

Il est parfois considéré comme une divinité : le roi Ouroboros fonde l'univers. Par sa gueule ouverte, il se crée lui-même et déploie toute chose.

Mais devons-nous nous arrêter à cela ?

En réalité, l’ouroboros nous renvoie à une science initiatique dont on parle peu.

L’ouroboros est un cercle

C'est par le cercle qu'autrefois on représentait l'univers. Le cercle commence par un point qui se répand, qui s'éclate, qui se prolonge dans toutes les directions. Tous les points issus du point origine et situés à la même distance de leur origine, forment la circonférence qui produit le cercle.

Le point, l'unité, contient en lui-même toutes les potentialités du cercle, qui à la fois dépasse ce point mais continue à en assurer la cohérence.

Ouro se rapproche d'un autre mot grec, « ouros », le gardien des trésors. C'est d'ailleurs, dans de nombreuses légendes le rôle attribué au dragon – qui n'est autre qu'une sorte de serpent. On peut ainsi à l'intérieur de ce cercle déposer toutes sortes de choses. Ainsi, dans la mythologie nordique le serpent Jörmungand a grandi à un tel point qu'il encercle l'univers. En mordant sa queue, il maintient en place les océans.

Le serpent qui se mord la queue à travers les traditions

Dans de nombreuses civilisations, on retrouve des enseignements sur le serpent qui vit à l’intérieur de la colonne vertébrale de l’homme. En Inde, on parle de la Kundalini, en Amérique du sud, du serpent à plumes etc. Au milieu du 20ème siècle, même les scientifiques ont parlé de cette énergie qui serpente dans l’homme à travers leur découverte de la double spirale de l’ADN.

Mais avant de voir cela, posons-nous la question…

Que signifie le mot serpent ?

Le mot serpent signifie tout ce qui est vivant. Ser vient de la triple racine, sar, sor, sir qui, dans un langage originel, désignait le feu. Dans le son ser, nous pouvons entendre le feu sacré. Cela peut être un feu de tentation, un feu dévorant ou un feu de sagesse et d’amour.

Nous retrouvons cette idée du feu dans le mot sorcier : celui qui connaît le feu, qui jette des sorts. Sar désignait un mage en ancien chaldéen.  C’était la plus haute dignité qu’in homme pouvait atteindre. Autrefois, les Anglais disaient Sir pour désigner un homme d’honneur et les Français appelaient leur roi Sire, dans le sens de Majesté. Ce terme se retrouve dans le monsieur moderne qui a pour origine mon sieur, mon sire, c’est-à-dire mon seigneur.

La racine pen désigne le Dieu Pan, l’universel. Le mot serpent, ser-pen, désigne phonétiquement le feu universel qui emplit tout : la vie vivante. Nous retrouvons cette idée dans le mot vipère : la vie du Père, qui représente ce serpent. Cette vie ne nous est pas connue. Nous sommes en elle et par elle, mais nous ne saisissons pas son essence. Le serpent est cette essence. La compréhension de ce serpent est fondamentale, car elle est la clé de l’initiation et de la plénitude pour l’homme.

Comme nous le verrons un peu plus tard dans cet article, ce serpent a une double manifestation : celui du serpent tentateur, de la lumière extérieure, et celui du serpent de la sagesse, de la lumière intérieure. Ces deux serpents ont la même origine et sont tous les deux les représentations magiques de la vie.

Le serpent dans la Genèse

La Genèse nous raconte l’histoire de ce serpent qui, en partie, est représenté comme le tentateur d’Ève. Le serpent, dont la nature et la fonction sont de séparer, a dit à Ève que si elle mangeait le fruit de l’arbre de la connaissance, elle aurait le discernement entre le bien et le mal et s’éveillerait à la conscience.

Ève a eu ce discernement, et c’est à cet instant qu’elle a vu que le serpent était double, à l’image de sa langue. D’un côté, il y avait le serpent de la sagesse, qui conduisait à l’amour, et de l’autre, le serpent tentateur, qui conduisait à la souffrance.

Ève a laissé le serpent tentateur se glisser en elle et regarder à travers son œil. Dans le regard du serpent, il y avait le désir de prendre dans le but de vivre pour lui-même. C’est dans ce choix qu’Ève s’est laissée féconder par le serpent de la souffrance et a perdu le chemin de la sagesse.

Ainsi, le serpent tentateur a gagné et, dans sa victoire, il a caché le chemin qui éveille l’intériorité dans l’homme et dans la nature.

Le serpent dans l’Égypte antique

Le serpent entourant la tête de Pharaon est le secret des initiés.

Par ce serpent l'homme est un créateur qui peut engendrer le bien ou le mal.

Dans l'Egypte antique, l'Ouroboros était souvent associé au dieu serpent Atoum, symbolisant la création continue et le cycle éternel de la vie et de la mort.

Le serpent Atoum, également connu sous le nom de serpent Nehebu-Kau, est un dieu serpent de la mythologie égyptienne. Il est étroitement associé au dieu solaire Atoum-Rê et incarne plusieurs significations symboliques dans la cosmogonie égyptienne.

Atoum-Rê est une divinité composite qui combine les attributs d'Atoum, le dieu créateur de l'univers, et de Rê, le dieu solaire. Atoum est souvent représenté comme un homme portant une double couronne surmontée d'un cobra. Ce cobra est le serpent Atoum, une forme divine de serpent qui joue un rôle crucial dans la mythologie égyptienne.

Le serpent Atoum est associé à plusieurs aspects et interprétations :

•   Création et Renouvellement : Dans la mythologie égyptienne, le serpent Atoum est souvent représenté enroulé autour de l'œuf primordial. Cette image symbolise le rôle créateur d'Atoum dans la formation de l'univers à partir du chaos primordial. Le serpent qui entoure l'œuf évoque également le concept de renouvellement, où la création est continuellement régénérée.

•   Cycle Éternel : Le serpent Atoum peut aussi être interprété comme un symbole du cycle éternel de la vie, de la mort et de la renaissance. Son image enroulée autour de l'œuf, qui représente le cosmos, rappelle le concept cyclique de la nature égyptienne, où les phénomènes naturels et les événements du monde suivent un cycle sans fin.

•   Pouvoir Créatif : En tant que divinité serpent, Atoum incarne également le pouvoir créatif et la régénération. Les serpents, avec leur capacité à se débarrasser de leur ancienne peau et à renaître, étaient souvent vus comme des symboles de transformation et de renouvellement.

•   Dualité : La double couronne que porte Atoum dans certaines représentations symbolise la dualité et l'unité de l'Égypte, reliant la Haute et la Basse-Égypte. Le serpent enroulé autour de la couronne renforce cette dualité en étant à la fois distinct et intégré à l'image globale du dieu.

Le serpent Atoum a joué un rôle important dans les rituels religieux égyptiens, où il était vénéré en tant que puissance créatrice et régénératrice. Son iconographie a évolué au fil des dynasties et des époques, mais son essence symbolique de création et de renouvellement est restée constante.

Dans l'ensemble, le serpent Atoum est un élément fascinant de la mythologie égyptienne, apportant des couches de signification profonde à la compréhension égyptienne de la création, du cycle de la vie et de la nature cyclique de l'univers.

Dans l’Égypte antique, il existe également un autre serpent : Apophis (en grec ancien Apopis ou Apofis, en égyptien : Apep ou Apepi ou Aapep ou Aapef) est un dieu de la mythologie égyptienne des forces mauvaises et de la nuit, personnification du chaos, du mal, de l'obscurité, cherchant à anéantir la création divine. Son nom Aapep ou Aapef (en égyptien ancien) signifiait « géant » ou « serpent géant ».

Apophis est représenté comme un grand serpent, le plus souvent avec une taille gigantesque et surnaturelle. C’est le dieu de la nuit, adversaire de la lumière et des forces du jour. Il incarne les forces nocturnes du mal.

Dans la plupart des représentations il est soumis, battu ou tué, pour représenter le triomphe du bien. Une des représentations les plus courantes est celle que l'on peut trouver dans le Livre des Morts. Le chat de Rê (Rê étant le dieu-soleil symbole de vie), personnification de la déesse Bastet, aussi appelé chat d'Héliopolis, tue et mutile le serpent avec un couteau. Dans certaines scènes dans des temples, le roi ou le pharaon lors de la bataille est représenté avec un objet rond qui symbolise l'œil d'Apophis.

Il s'attaque quotidiennement à la barque de Rê voguant sur le Noun, afin de mettre fin au processus de la création, mais il est chaque fois vaincu. Chaque lever du soleil marquait ainsi la victoire de Rê sur Apophis.

Rê était aidé pour repousser Apophis par d'autres divinités : Seth était désigné par Rê pour défendre la barque divine à l'aide d'un harpon, Isis, à l'avant de la barque solaire, utilisait ses pouvoirs pour priver Apophis de ses sens dans le but de le désorienter, ce qui permettait au chat de Rê, personnification de la déesse Bastet, de décapiter le serpent. Dans des rites destinés à repousser Apophis et les autres puissances nuisibles, des petites figurines sur lesquelles était gravé le nom d'Apophis étaient jetées au feu. On trouve fréquemment des images d'Apophis ligoté et transpercé de flèches.

Apophis attaquant la barque de Rê
Apophis tué par le chat de Rê

On trouve également ce symbole dans la tombe de Toutânkhamon.

L'ouroboros viking

Jörmungand, parfois écrit Jörmungandr ou Iormungandr est dans la mythologie nordique un gigantesque serpent de mer, attesté dans des poèmes scaldiques et les Eddas rédigés entre les IXe et XIIIe siècles.

Jörmungandr est composé du vieil islandais jörmun-, « immense », et gandr, signifiant « monstre », ainsi ce nom signifie « monstre immense ».

C'est uniquement dans l'Edda de Snorri qu'il est nommé Miðgarðsormr, qui signifie en vieil islandais « serpent-monde », ou « serpent de Midgard », avec ormr signifiant « serpent ». Il est parfois seulement appelé Ormr, ou Naðr, « serpent, dragon ».

Selon l’Edda de Snorri, il est le fils du dieu malin Loki et de la géante Angrboda, et le frère du loup Fenrir ainsi que de la déesse du monde des morts Hel. Peu après sa naissance, le dieu Odin jette Jörmungand dans la mer qui encercle Midgard, puisque les prophéties racontent qu'il causera de grands dégâts chez les dieux durant le Ragnarök. Mais ce dernier grandit tellement qu'il finit par entourer le monde et se mordre la queue, d'où son autre nom, Midgardsorm (Miðgarðsormr), « serpent de Midgard ».

Dans plusieurs mythes, Jörmungand apparaît comme le rival du dieu Thor qu’il rencontre notamment lors d'une fameuse partie de pêche, décrite dans six textes et reproduite picturalement sur quatre pierres runiques connues. À la fin du monde prophétique, le Ragnarök, Jörmungand provoquera des raz-de-marée en surgissant des mers pour combattre les dieux aux côtés des géants. Il sera finalement tué par Thor, mais le dieu succombera à son tour après neuf pas, empoisonné par le venin du serpent.

Les vikings considéraient Jörmungand comme le lien entre le monde des vivants et les mondes invisibles, notamment le monde des dieux et le monde des morts. Pour les nordiques, l’Ouroboros représentait l’équilibre entre les neuf royaumes. Il assurait l’harmonie de cet univers. D’où leur croyance sur laquelle le monde prendra fin lorsque ce serpent lâchera sa queue.

Dressées généralement sur des tombes, notamment à l'âge des Vikings, les pierres runiques sont des pierres gravées d'inscriptions composées de lettres runiques, le plus vieil alphabet connu en Scandinavie. On peut y admirer le serpent qui se mord la queue.

L'ouroboros en alchimie

En alchimie, l'ouroboros est un sceau purificateur. Il symbolise en effet l'éternelle unité de toutes choses, incarnant le cycle de la vie (naissance) et la mort.

L'ouroboros devient le gardien de l'infini, l'image de l'univers qui renferme toutes les œuvres de la divinité. C'est un des sens que lui donne l'Alchimie. Le « Tout-en-Un ». Et nous plongeons là dans l'ésotérisme.

Le « Tout-en-un », ou plus exactement, « Un-le-Tout » est l'expression qui décrit le principe de l'unité du monde. Dans La Table d'Émeraude d'Hermès Trismégiste, on peut lire « Et comme toutes les choses ont été, et sont venues d'un, par la médiation d'un : ainsi les choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation ». On a une création sous deux aspects, à la fois créateur et création. Une création vivante, toujours en devenir, mais qui reste cohérente en elle-même.

Le Un est le principe créateur et le Tout est l'univers, la nature, au sens le plus large. Nous n'avons pas là l'expression d'un Dieu créateur, supérieur à toutes choses, mais un dépassement de ces notions : être/non être, matière/esprit, visible/in- visible, chaos/ordre, dedans/ dehors... Un-le-Tout porte cette double caractéristique d’être à la fois lui-même et aussi le dépassement de lui-même : l’être et la cause de l’être.

On a là le résumé du mystère du monde, et celui de la vie. Comprendre Un-le-Tout est la base de l’Alchimie et le fondement de l’Art royal : c’est ce qui permettra de commencer le vrai travail sur soi. Le Un-le-Tout nous renvoie à l'œuf cosmique, l'image du monde dans son potentiel de perfection et d'organisation du chaos primordial. Si l'Ordre surgit du Chaos, c'est parce que le tout contient en lui-même toutes les potentialités contenues dans l'unité et la cohérence du Un.

L'ouroboros est le symbole de l'unité et de la stabilité (le cercle se referme sur lui-même) et de la transformation (régénérescence de la vie), c'est-à-dire de la Continuité. À la fois transcendance (le Un) et immanence (le Tout, le serpent se crée lui-même)

"Le principe actif cherche le principe passif,

le plein est amoureux du vide.

La gueule du serpent attire sa queue , et, en tournant sur lui-même , il se fuit et il se poursuit."

Eliphas Lévy

Le grand Symbole de Salomon d'Eliphas Lévy.

Il représente le double triangle de Salomon, soit le grand pentacle kabbalistique formé de deux triangles inversés figurés par les deux vieillards de la Kabbale ; LE MACROPROSOPE et LE MICROPROSOPE (le grand et le petit monde ; le Dieu de lumière et le Dieu de reflets ; le miséricordieux et le vengeur ; le Jehovah blanc et le Jehovah noir.
 
L'ensemble est agrémenté d'un ouroboros et de deux phrases latines : Quod superius macroprosopus sicut quod inferius microprosopus et Stola Dei.

Le double Ouroboros de Abraham Eleazar

Cette image apparaît dans un livre intitulé Uraltes Chymisches Werck von Abraham Eleazar, ou le travail chimique séculaire d'Abraham Eleazar. Il est également connu sous le nom de Livre d'Abraham le Juif. Il a été publié au 18ème siècle mais prétendait être une copie d'un document beaucoup plus ancien. Le véritable auteur du livre est inconnu.

Cette image représente un ouroboros formé de deux créatures. La créature supérieure est ailée et porte une couronne. La créature inférieure est beaucoup plus simple. Cela représente probablement des forces opposées qui se réunissent pour créer un tout uni. Les deux forces ici peuvent être des forces supérieures, spirituelles et intellectuelles contre des forces inférieures, plus primaires et physiques.

Chaque coin de l'illustration est dédié à l'un des quatre éléments :

•   En haut à gauche - "Aqua", qui signifie eau, et les symboles alchimiques de l'eau et du mercure. Il dit aussi "Esprit".
•   En haut à droite - Symboles de l'air et du soufre, plus "Soul".
•   En bas à gauche - Symboles du feu et du sel, plus "Lieb", qui signifie corps ou ventre.
•   En bas à droite - Symboles de la terre affichés deux fois, plus "Corpus", qui signifie corps.

L'eau, l'air, le feu et la terre sont les quatre éléments platoniques du monde antique. Le mercure, le soufre et le sel sont les trois principaux éléments alchimiques.

Dans la vision des trois royaumes de l'univers, le microcosme peut être divisé en esprit, âme et corps.

L'ouroboros et la Franc-maçonnerie

L'ouroboros, serpent qui se régénère éternellement est devenu le symbole même de la Maçonnerie. Le symbolisme maçonnique, sur le sceau du Grand Orient de France (le Grand Orient de France est la plus ancienne obédience maçonnique française et la plus importante d'Europe continentale), est représenté par les dix figures suivantes : l’équerre, le compas, le delta lumineux, l’œil, le globe terrestre, la branche de laurier et la branche d’acacia, la corde à nœuds, les 40 étoiles à cinq branches, le serpent Ouroboros.

Crédit photo: Grand Orient de France

Dans la Franc-Maçonnerie, l’Ouroboros est un symbole de l’œuvre qui n’a ni commencement, ni fin.

Tout finit par retourner au chaos fondateur, dans une éternelle répétition de toutes choses.

Les magiciens des sciences occultes cachèrent sous des anciens symboles jalousement gardés l’emblème de l’ouroboros, qui était le gardien du temple de la connaissance, il était aussi l’emblème de l’initié à l’image de l’œuvre.

Signification du symbole Ouroboros ou Uroboros

Si vous rencontrez un serpent et qu’il sort sa langue devant vous, vous pourrez voir au bout de celle-ci 2 traits qui se séparent. Par cette langue fourchue, le message est qu’en tant qu’être humain, on ne peut connaître l’unité divine qu’à travers la dualité.

Par son corps, le serpent représente l’unité divine et c’est pour cela que les gnostiques en avaient fait la représentation de l’absolu, du rien-tout dans l’image du serpent qui se mord la queue.

Par sa langue fourchue, le serpent montre à l’homme le chemin de l’éveil de sa conscience et aussi les 2 chemins dans ce chemin : celui de la tentation et celui de la sagesse.

Le serpent de la sagesse est le grand fluide cosmique, l’Âme universelle, l’océan d’énergie primordial de la Mère divine qui baigne les mondes et les conduit vers le principe du Père à travers le chemin, le fleuve de la sagesse. Il est souvent représenté comme un serpent de Lumière qui se dresse derrière la colonne vertébrale et tous les Maîtres authentiques, car il veut maintenir pur et vivant ce lien sacré qui unit les principes du Père et de la Mère.

Le serpent tentateur désigne la force destructrice qui vit dans l’homme. Il n’est pas négatif en lui-même car il est la même énergie que le serpent de la Sagesse. Simplement, lorsque l’homme a chuté du monde divin, cette force primordiale qui l’animait et l’unissait à la Source s’est retrouvée enfermée dans un seul monde : le corps physique de l’homme. Ce dernier, privé de la pureté du monde divin et de la connaissance de ses lois sacrées, n’a pas pu transmuter cette force en lumière de sagesse : elle est alors devenue aveugle et destructrice, cherchant par tous les moyens à retourner vers la Source. Ainsi sont nés tous les vices de l’homme, comme un déchaînement de forces incontrôlées. Seuls les plus rusés des hommes ont appris à s’en servir sous des apparences trompeuses pour leur propre gloire, en écrasant les autres. C’est pourquoi on l’appelle « le tentateur » ou « le destructeur ».

Il y a là une analogie avec l’arbre de la connaissance du bien et du mal, de la vie et de la mort.

La vie et la mort sont la bouche et la queue du serpent. Nous vivons dans ce serpent dans une semi-conscience. Lorsqu’il nous montre sa langue, nous avons la possibilité de nous éveiller par la prise de conscience du mystère de l’unité divine et de la dualité.

Qu’est-ce que le corps du serpent ? L’unité divine, la vie universelle, le rien contenant le tout, le silence, l’invisible.

Qu’est-ce que la langue du serpent ? La dualité, la vie individualisée, la forme réalisée, la parole, le visible.

La langue du serpent dit : « s’il y a une parole, c’est qu’elle est posée sur le silence. S’il y a une forme visible, c’est qu’elle est posée sur l’invisible. Ainsi la parole révèle le silence et la forme visible implique l’invisible. Celui qui ne voit que le visible ne peut pas s’unir avec le serpent de la sagesse, car il a succombé à la tentation de séparer ce qui ne peut et ne doit l’être.

Que contient le silence ? Il contient le rien-tout, le non-manifesté de la parole, toutes les paroles possibles. Ainsi, le rien du silence contient en lui le tout de la parole. C’est cela, l’unité divine. Le rien de l’invisible contient le tout du monde des formes manifestées.

L’homme est semblable au serpent : par son corps, il est dans l’unité divine, dans le non-manifesté et, par sa langue, il fait apparaitre la parole : joie ou tristesse, sagesse ou bêtise.

Si l’homme dit « joie » c’est la joie qui apparait et se manifeste. La tristesse reste donc dans le non-manifesté, dans le silence. Si l’homme dit « tristesse », c’est la joie qui reste dans le silence.

Lorsque l’homme est un menteur, on le traire de mangue de vipère, mais en vérité le serpent n’est pas menteur, il est justement le discernement parfait et l’éveil de la conscience dans les deux mondes. Il est aussi le chemin qui unit ces deux mondes. Mais il peut aussi être le tentateur qui pousse à s’identifier à un seul côté de la vérité.

La joie ou la tristesse sont les deux côtés d’une seule et même réalité. Ils sont complémentaires et ne peuvent pas exister l’un sans l’autre. Il en est de même pour la parole et le silence, pour le corps et le non-corps.

L’homme est dans une situation où il ne peut acquérir la connaissance que par la comparaison entre les deux pôles, entre les deux côtés d’une même réalité. C’est l’éveil de la conscience : « j’ai conscience d’être ce que je suis par rapport à ce que je ne suis pas. Ainsi, su je suis joyeux, je sais que je ne suis pas triste ».

Où acheter un Ouroboros ?

Proposer un Ouroboros seul ne faisait pas particulièrement sens pour nous. Associé au Pentagramme et à l’Hexagramme, il se transforme en outil d’éveil et de transformation intérieure et en puissant talisman qui peut équilibrer les mondes.

L’étoile à cinq branches au milieu, représente l’homme, l’homme créateur avec ses cinq sens. L’étoile à cinq branches est le microcosme, et l’étoile à six branches est le macrocosme. Ces deux symboles nous enseignent que nous sommes tous reliés.

Le serpent est la vie universelle, alors que le Pentagramme est la vie personnelle, l’homme.

Dans ce symbole vous retrouvez la totalité des mondes.

Ce symbole est un puissant talisman magique car il révèle et transmet directement à l’âme, à travers son symbolisme universel, les secrets de la véritable puissance de l’homme.

Si l’homme est un avec les trois règnes qui forment le triangle de la Mère-Terre (triangle du bas dans l’hexagramme) et les trois règnes qui forment le triangle du Père-Ciel (triangle du haut dans l’hexagramme), il devient le Pentagramme de la Lumière, le thérapeute. Il peut ainsi apporter la consolation à tous les êtres qui vivent prisonniers des ténèbres.

Vous pouvez utiliser nos articles pour le quotidien mais aussi pour vous concentrer et faire rayonner des forces positives en vous et autour de vous.

Le mot de conclusion

Le symbole du serpent qui se mord la queue rencontre beaucoup de succès, on le retrouve au revers des médailles à l’effigie des princes et des seigneurs, l’image symbolisait leurs qualités morales et intellectuelles. L’ouroboros, représente le temps cyclique, dont il avance dans l’espace et le temps, les Égyptiens le reliaient au chemin céleste des astres qui règlent nos saisons, il rejoint alors celui du caducée. Toutes les choses sont et proviennent d’Un, par la médiation d’Un, toutes les choses sont nées de cette chose unique, son symbole est le cercle Un qui s’achève en soi-même.

On trouve l’image du serpent qui se mord la queue dans de très nombreuses traditions. J’ai souhaité limiter la longueur de cet article mais si vous souhaitez que je parle de l’Ouroboros dans d’autres traditions, je compléterai avec plaisir.

Il y a même un Ouroboros sur la Déclaration des Droits de l'Homme. Sous le titre, est peint un ouroboros, serpent se mordant la queue, qui signifie l'éternité des droits inaliénables inscrits dans la Déclaration. Au centre de la Table, la lance est entourée des faisceaux que les licteurs portaient devant un magistrat romain pour signifier son pouvoir.

Vous l'aviez déjà remarqué ?

L’Ouroboros apparait comme le grand symbole de la totalisation des contraires, rythme perpétuel des phases alternativement négatives et positives. Cette double énergie n'est pas sans rappeler le très connu Yin-Yang taoïste.

Et comme tous les symboles ésotériques, c'est une grande source d'inspiration car il nous relie à la grande sagesse de la vie.

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Sources

Éveille en toi le serpent de la Sagesse aux Éditions Essenia

Dogme et rituel de la Haute magie – Eliphas Lévy

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