Cette pesée se déroulait devant un tribunal divin présidé par Osiris, Isis et Nèphthys. Au milieu de la salle se trouvait une balance. Sur l’un des plateaux était déposé le cœur du défunt, siège de la mémoire de toutes ses actions pendant sa vie. Sur l’autre, Anubis déposait une plume, symbole de Maât, déesse de la vérité et de la justice.
Si le cœur et la plume s’équilibraient, le défunt était appelé « juste de voix », et son akh accédait à la vie éternelle où l’accueillaient tous les vivants «justifiés» qui l’avaient précédé sur terre. Si le cœur était trop lourd, «Ammit la mangeuse» le dévorait, et le défunt était voué à l’errance éternelle.
D’après Wikipédia (voir références en bas de page), dans l'au-delà, le cœur permet au mort de conserver son individualité et de se souvenir de sa vie terrestre. Lors de son passage dans le tribunal d'Osiris, le défunt est jugé de ses actes par une assemblée de quarante-deux juges.
Pendant que son cœur est placé sur une balance face à une représentation de la Maât, la déesse de la justice et de l'harmonie, le défunt énumère deux listes de quarante-deux fautes qu'il proclame n'avoir pas commis. D'après les chapitres 30A et 30B du Livre des Morts, le plus grand risque pour le défunt est de voir son cœur se désolidariser de lui, tel un témoin à charge. Ce que le défunt proclame, le cœur doit le confirmer sinon il est accusé de mensonge.
La dissociation du cœur est une atteinte mortelle car le défunt se voit condamné à la damnation en étant dévoré par la monstrueuse Ammit, un être hybride mêlant les aspects du crocodile, du lion et de l'hippopotame. Dans la scène de la pesée du cœur du papyrus d'Ani, le défunt et son épouse, habillés en blanc, se tiennent respectueusement devant la balance constituée par une colonne et un fléau.
À droite, Anubis inspecte la bonne régularité du pesage.
À gauche figurent différentes composantes de la personnalité du défunt. Le cœur est déposé sur le plateau de pesée. Le dieu Shaï personnifie la durée de vie impartie au défunt tandis que les déesses Rénénet et Meskhenet symbolisent son destin et sa naissance.
Au-dessus d'elles, se tient l'« âme-Ba » d'Ani, sous la forme d'un oiseau à tête humaine perché sur une chapelle. Le dernier symbole est le meskhen ou « brique de la naissance », un rectangle noir muni d'une tête féminine, autre représentation de la déesse Meskhenet et figuration des dispositions innées attribuées au défunt.
Formule pour empêcher que le cœur de N ne s'oppose à lui dans l'empire des morts. « Ô mon cœur de ma mère, ô mon cœur de ma mère, ô viscère de mon cœur de mon existence terrestre, ne te lève pas contre moi en témoignage en présence des maîtres des biens ! ne dis pas à mon sujet : « Il a fait cela en vérité ! », à l'égard de ce que j'ai fait ; ne le fais pas se produire contre moi devant le grand dieu, maître de l'occident. »
— Livre des Morts, extrait du chapitre 30A. Traduction de Paul Barguet